Soleil en Milieu de Nuit est un projet de pièce expérimentale dont l’écriture est initiée par des entretiens entre Éli Lécuru – chorégraphe & moi-même, Léa Viretto – plasticienne.

Le projet s’est d’abord construit par des lectures faites en miroir, des allers-retours entre les pratiques du théâtre et de l’émeute. Différentes notions sont apparues : Le masque, la persona du théâtre romain et la cagoule, les devenirs-autres (identité-ispe de Paul Ricoeur), les stratégies mises en place dans différents mouvements politiques (zapatisme, GJ, Black block…) L’espace scénique et l’émeute comme «lieu d’un présent intensifié». Dans ces «espaces» le corps et l’identité ne sont plus définis comme une unité, mais comme une addition d’affects et de relations.
L’acteur.ice / l’émeutier.e se laisse déborder par un processus dont iel est à la fois en dehors et au dedans.

Ces notions ont été des entrées qui nous ont permis d’établir les différentes strates du projet.
En commençant les entretiens avec Éli le projet à pris une dimension plus intime : quel est mon propre rapport au collectif ?

Je suis revenue sur les différents rapports que j’ai pu entretenir au collectif notamment dans la lutte, plus jeune, puis au moment des Gilets Jaunes, mais aussi dans un aspect plus quotidien. Je me suis alors demandée comment se mettent en place ces formes de rituels tacites et quelle place je voulais y tenir.

Les Léopards est la première proposition de performance au sein du projet.

L’idée est de proposer à un public de participer à une sorte de carnaval furtif.
Le protocole est assez simple : des masques sont à disposition d’un public (averti ou non), un son répétitif est diffusé en stéréo. Sur une estrade un danseur commence sa performance. (un enchaînement de gestes comme une phrase : la performance est inspirée par le krump)
Il s’agit de voir ce qu’il se passe : le krump étant une danse narrative est virale, est-ce que la performance du danseur va infuser sur le public masqué en léopards ?